Médias

L’histoire politisée ? Réformes et conséquences
Ou comment sortir du blocage des polémiques sur l’histoire.
Radio : Marche de l’histoire France Inter. Grand bien vous fasse France Inter. Grand Témoin Radio Notre Dame. Europe 1 Social Club.
Tribune libre :
Site internet La Croix. (Avec liens).

Commentaires d’opinions :
Histoire mondiale contre récit national
Liberté pour les professeurs. Gauche/droite. Hommes politiquesIslam. Chrétiens d’Orient. Récit accusateur. Assimilation.
Thèmes :
Simplifications politiques (Public Sénat) / Programmes orientés (Le Figaro) / Manuels qui conservent des pédagogies contestées (Europe 1, Le JDD.fr) / Impatience face à une neutralité affichée (Figarovox) et impossible (Le JDD.fr) et bons manuels (Histoirepolitisée.fr) / Intégrer la diversité des mémoires de notre passé national (Famille Chrétienne) / sans idéalisation ni repentance (Les influenceurs).
Autres médias : Dossier : France Catholique / Vidéo Public Sénat, Zoom TV Libertés / Audio : Kernews, Arrêt sur info, Sputnik / Presse : Figaro, Figarovox, Livres Hebdo, Famille chrétienne.

Simplifications politiques :
Grand Entretien Public Sénat; Sonia Mabrouk :  « Vincent Badré, professeur d’Histoire à Paris dénonce les déclarations simplificatrices sur l’Histoire faite par les politiques. Il s’en prend notamment à François Fillon, qui dans son livre « Faire », « découvre l’intérêt de la question de l’Histoire » et passe pour un amoureux du « roman national », et Najat Vallaud-belkacem, qui a déclaré ne pas vouloir « des petits bonshommes dociles en uniforme récitant le catéchisme d’une France immémorielle »Nicolas Sarkozy relance la polémique sur les racines des français de souche quelques jours plus tard et la droite joue avec le roman national sans savoir l’actualiser tandis qu’une partie de la gauche veut un récit qui « ne commande pas l’amour de la France, qui ne construit pas implicitement d’aversion ou de rejet envers des figures d’altérité irréductible (le juif, l’immigré, le musulman), ferment du nationalisme » et cherche ce qui se cache d’obscur ou de nauséabond dans la volonté d’enraciner la cité dans le  passé plutôt que dans une citoyenneté abstraite.

Programmes orientés :
Le Figaro
Marie Estelle Pech : « On en est largement resté à une tentative de ‘’tirer le mammouth’’ vers la gauche ? » : « Les nouveaux programmes sont loin de la révolution pédagogique tentée au départ par le ministère, puis qu’ils ont été remaniés. … [mais] Leur problématisation donne une orientation politique. Les crises financières sont présentées [d’une manière implicitement] marxiste. Le programme de quatrième n’ouvre pas la porte à une autre interprétation de la révolution industrielle ! ».
La ministre de l’éducation nationale et les auteurs des programmes ont en effet manifesté leur intention d’introduire leurs propres idées dans les programmes (Zoom TV libertés)… et ont été suivis en partie.

Manuels qui conservent des pédagogies contestées :
Europe 1Frédéric Taddeï : « Quoi de nouveau dans l’enseignement de l’histoire depuis l’an 2000 ? » : Comme bien souvent dans l’Education nationale, il faut que tout change pour que rien ne change. La plupart des manuels sont dans le modèle pédagogique des années 1980, un résumé très sec et des documents dispersés. Leurs contenus sont parfois inchangés depuis très longtemps et parfois dans la suite des années 1970 : civilisations lointaines, anti colonialisme et oubli du patriotisme.
Lejdd.fr : « La recherche historique fait chaque année des progrès ou, au contraire, invalide des thèses passées. Les manuels et programmes d’histoire les répercutent-ils? » Cela dépend des préférences des rédacteurs des manuels, mais bien souvent, le travail des universitaires n’est pas pris en compte. … Exemple : seul un livre donne une vision de Louis XIV actualisée. … De ce point de vue, les manuels sont souvent conservateurs. »

Neutralité impossible ?Figarovox : « Notre époque est plus grave et plus inquiète ; elle exprime une certaine impatience par rapport à la neutralité affichée de l’enseignement de l’histoire. Il y a un désir de sortir de la grisaille et de souligner les clivages et les motifs d’adhésion »
Le JDD.fr : « Les professeurs d’histoire ont un devoir de neutralité dans l’exercice de leur métier. Qu’en est-il vraiment? » La promesse de neutralité est toujours délicate. Pour la réaliser au mieux, les professeurs doivent apprendre, avant de l’enseigner à leurs propres élèves, à s’intéresser à ce qu’ils désapprouvent. Les cours d’histoire-géographie doivent permettent de former l’esprit critique.

Il est cependant possible de faire de bons manuels d’histoire 
:
histoirepolitisee.com : Certains cherchent des manuels de gauche ou de droite, alors qu’il faudrait chercher ce qui est bon dans des manuels de droite ou de gauche.
Et de montrer
La diversité des mémoires de notre passé national,
sans idéalisation ni repentance :
Famille chrétienne : L’auteur propose de développer « chez les élèves l’amour des héros. … Pas seulement des guerriers mais aussi des personnes handicapées …  Cette variété aurait l’avantage d’offrir plusieurs possibilités d’identifications différentes. »
Lesinfluences.fr : L’auteur apporte « une réflexion sur la meilleure manière de faire vivre ensembles les composantes de l’identité française, pour qu’elle puisse être transmise aux élèves dans toute leur diversité ».
Gregoiredetours.fr : Citation de l’auteur « La solution de polémiques sur l’enseignement de l’histoire se trouve peut-être dans une pensée de liberté. Liberté de choisir un exemple historique plutôt qu’un autre, un jugement positif sur un personnage ou sur ses adversaires et une pédagogie plutôt qu’une autre. Si l’idée d’un récit national unique et figé est une utopie irréalisable, la possibilité de construire plusieurs récits proches les uns des autres, réalistes, ouverts et joyeux est tout à fait réelle. C’est un travail qui commence »

L’HISTOIRE FABRIQUEE ?
CE QU’ON NE VOUS A PAS APPRIS A L’ECOLE
2012

France 2 Journal de 20 heures 20 novembre 2012 On y parle de Louis XIV, de Napoléon et de « protectionnisme historique ».
TF1 Journal de 20 heures, 24 octobre 2012.
Ecole Supérieure de Journalisme de Paris Rencontre avec les étudiants 18 octobre 2012
Question posée au cours de la rencontre : « Les manuels caricaturent des libéraux comme hayek, mais donnent ils pour autant la possibilité de critiquer le libéralisme? »
Réponse : « Le drame de beaucoup de manuels actuels est d’être déséquilibrés en faveur de l’étatisme, tout en n’expliquant ni le libéralisme, ni sa critique. La tradition de séparation entre histoire et philosophie fait que les manuels mettent très rarement en relation les décisions historiques et les courants de pensée qui les portent. Ils parlent ainsi des nationalisations, généralement sans préciser qu’il s’agit d’une mesure d’inspiration socialiste.
Présenter de manière plus claire les idées et les actions des différents courants de pensée permettrait à beaucoup d’élèves de comprendre un petit peu la vie politique, de s’y intéresser beaucoup plus et de faire leurs choix de vote en connaissance de cause.
Arrêt sur Images 7 octobre 2012
« Trois livres engagent la bataille de l’Histoire Du Figaro à Pernaut, la défense des Grands Hommes s’organise » Description de l’écho médiatique des livres sur le sujet et points de vue des critiques et des auteurs. + Alain Korkos donne la source des images de la couverture du Figaro Magazine; qui ne sont plus du tout les images utilisées actuellement.
France Info Emmanuel Davidenkoff  3 octobre 2012.
« Enseignement de l’histoire : polémique pédagogique ou politique ? » (interview d’Emmanuel Laurentin sur le sujet, sans citer le nom des livres qui ont lancé le débat)
TF1 Journal de 13 heures 2 octobre 2012
Le parisien 2 octobre 2012 Pourquoi l’histoire est mal enseignée « des arnaques dans les manuels ». (Lire)
Le Figaro histoire Octobre/novembre 2012 (commander) « Une précieuse synthèse ». « Il a pu mesurer l’influence de la morale contemporaine sur l’enseignement de l’histoire »
France 3 Frédéric Taddeï Ce soir où jamais 25 septembre 2012 (Vidéo) Les manuels sont ils communistes, étatistes, anti-chrétiens ?
Radio Notre Dame Frédéric Meyer La voix est libre 25 septembre (son)
France inter Laurence garcia 5/7 15 septembre 2012 (Vidéo) « Il connaît bien son sujet » Une histoire sans femmes d’action.
L’homme nouveau 15 septembre. « Une étude percutante » qui montre comment « Les élèves deviennent les rois de la paraphrase ».
Valeurs Actuelles « Pour retrouver le fil de l’histoire« . 13 septembre 2012 « Il décortique les idées reçues, en explique la formation et les nuance ou les corrige »
France Info Bernard Thomasson 12/14 6 septembre 2012 (son) « L’histoire enseignée est elle manipulée ? » et « L’histoire des régions est oubliée »
RMC Les Grandes gueules 30 août 2012 (vidéo) Une histoire sans ouvriers et sans combattants volontaires pour défendre leur patrie dans la guerre de 14/18.
France inter Jean Lebrun La marche de l’histoire 31 août 2012 (son) C’est une critique des manuels d’histoire actuels, mais « c’est très bien documenté, très bien argumenté, c’est vraiment intéressant »
Figaro Magazine « Vincent Badré remet l’histoire à l’endroit« . 24 août 2012 « Un objet à mettre entre toutes les mains » « Sa critique est constructive … tous les sujets, y compris les plus brûlants, sont évoqués en s’appuyant sur les études, les parutions, les recherches les plus récentes. » Un livre iconoclaste, mais de quelle image toute faite ?

Un petit groupe de professeurs d’histoire hostiles au « roman national » voit dans ces échos médiatiques et leurs relais sur internet une forme « d’irresponsabilité » et de « complicité » qui « ne sent pas très bon » avec les idées qu’ils attribuent à trois livres de critique de l’enseignement actuel publiés cette rentrée.
Pour ma part, je pense que leur critique est largement fabriquée et surtout que chacun est libre de trouver ce qui l’intéresse dans L’histoire fabriquée? et d’en rendre compte à sa manière.
Les constats faits par ce livre peuvent toucher des sensibilités variées. Ils sont menés en cherchant le plus possible à respecter les nuances de chaque question et ce qu’en disent des historiens sérieux.

Sur internet.

Fnac / passage du livre. « Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ? » « Il s’agirait d’un contrepoint ou d’une polyphonie. »
Amazon / passion du livre.
Guerres et conflits « Ce livre fait, à notre sens, absolument partie de ceux qu’il faut lire sur la question. » « Une véritable analyse de ce que nos enfants apprennent, … et n’apprennent pas. »
Les Observateurs.ch « Vincent Badré est le premier à être allé chercher les preuves de ce que tout le monde ressent. »
Aggiornamento.hypotheses.org : « Vague brun sur l’histoire de France » des « contrevérités » à propos des manuels d’histoire. Le site persiste et signe, après l’avoir lu, qui ne critique plus l’analyse des manuels menée par « L’histoire fabriquée ? », mais les journalistes qui en ont parlé restent des « irresponsables », et « au fond à droite »  « un livre qui fait mal ».
Réponse Il s’agit d’une « critique fabriquée » avec des citations déformées et des réfutations erronées.

Extraits.
Une partie de l’introduction, la vie de Jésus, à surtout présenter comme une histoire incertaine, au conditionnel, sans référence à l’apport de l’archéologie et un résumé du chapitre sur la première guerre mondiale, avec Bécassine et sans combattants volontaires.

 

TF1 Journal de 13 heures 2 octobre 2012
Le parisien 2 octobre 2012 Pourquoi l’histoire est mal enseignée « des arnaques dans les manuels ».


Le Figaro histoire Octobre/novembre 2012 (commander) « Une précieuse synthèse ». « Il a pu mesurer l’influence de la morale contemporaine sur l’enseignement de l’histoire »

France 3 Frédéric Taddeï Ce soir où jamais 25 septembre 2012 (Vidéo) Les manuels sont ils communistes, étatistes, anti-chrétiens ?

Radio Notre DameFrédéric Meyer La voix est libre 25 septembre (son)
Alexandre Meyer reçoit des spécialistes de l’histoire pour débattre du contenu des manuels d’histoire des jeunes collégiens et lycéens. Vincent Badré est professeur d’histoire, Jean Nemo est fondateur des éditions « La Librairie des écoles » et Jean Sévillia est chargé de la rubrique Idées et Histoire au Figaro Magazine.

Réécouter Réécouter l’émission

Une idéologie dominante Jean Sévilla explique que les livres d’histoire sont placés sous le joug « d’idéologies » successives partant de la « IIIème République » à celle des » Droits de l’Homme » avec en arrière plan l’idéologie qui se réfère au Tiers Monde dont « l’histoire et les civilisations sont magnifiées et considérée comme victime face à l’Occident ». Ce que déplore Jean Sévillia c’est que « l’on juge tout par rapport aux droits de l’individu ». « La solution c’est de placer l’Histoire dans son contexte ».
Les méthodes d’enseignement de l’Histoire Comme le précise Jean Nemo, « le but d’un manuel, c’est de  donner le goût aux élèves de l’enseignement et de la pensée critique ». Il explique deux méthodes pédagogiques qui s’opposent :
–          L’étude de document
–          Le récit
Pendant de longues années la méthode la plus utilisée était celle de l’étude de document mais depuis quelques années on note le retour de plus en plus de la méthode du récit.
En plus de ces méthodes, nos invités note une liberté d’enseignement du professeur d’histoire qui à une certaine marge de manœuvre vis-à-vis des manuels.
Une histoire de la nation française occultée ?
Jean Sévillia explique qu’aujourd’hui on tend a « sous estimé l’existence du facteur national » alors que celui-ci représenterait un « bon facteur d’intégration pour les enfants appelés à être français ». Vincent Badré ajoute que « la nation française est dévalorisée » en particulier dans ce qu’elle a « pu faire de positif ». C’est le registre du pire, le négatif qui est mis en avant par exemple en ce qui concerne la colonisation. De plus, en ce qui concerne les autres civilisations décrites dans les manuels d’histoire, le professeur  insiste sur le fait qu’il est essentiel pour ces manuels de comprendre « des réalités qui sont différents de notre état d’esprit actuel ».
L’histoire du christianisme semble aussi être falsifiée voire expliqué de façon quasi négative dans les manuels d’histoire, par exemple, Vincent Badré explique que certains manuels de 6ème représente la chrétienté par des exemples de conversions forcées, les saints ne sont pas dans les manuels et le credo n’est pas retranscrit dans sa totalité, il y manque la phrase « Jésus vrai Dieu et vrai homme ».

France inter Laurence garcia 5/7 15 septembre 2012 (Vidéo) « Il connaît bien son sujet » Une histoire sans femmes d’action.
Comment conjugue-t-on le verbe « rêver » au passé simple, au présent impatient et au futur incertain ?
C’était mieux avant ou ce sera mieux demain ? Voilà pour le programme de notre assiette anglaise du petit matin.
« L’histoire fabriquée ? Ce qu’on ne vous a pas dit à l’école », c’est le dernier pavé dans la mare de l’Histoire, signée Vincent Badré. Et il connaît bien son sujet, ce prof d’histoire géo qui s’attaque à la bible de l’historien : le fameux manuel. Des manuels trop politiquement corrects qui ne disent pas toujours toute la vérité. Voilà pour l’invité polémique à 6h20.
A écouter ici, et là :

L’homme nouveau 15 septembre. « Une étude percutante » qui montre comment « Les élèves deviennent les rois de la paraphrase ».

Homme nouveau histoire fabriquée

Quelles conséquences éducatives cette méthode d’enseignement a-t-elle sur les élèves ? »Cette méthode forme des jeunes qui manquent d’esprit critique. Car les manuels leur demandent d’extraire des informations des documents, à la manière du scientifique, sans qu’ils aient les connaissances pour le faire. Le problème est qu’il n’y a pas de remise en question de l’adéquation des textes choisis à la réalité. On leur demandera de dire que les communistes ont affirmé être le parti des fusillés, et rarement si cette affirmation était vraie. On donne à ‘élève les moyens d’aller à la source, on ne lui donne pas les moyens de vérifier cette source. N’ayant plus de recul face aux informations, les élèves deviennent alors les rois de la paraphrase. Plus tard, ils auront du mal à ne pas prendre au pied de la lettre les affirmations des politiques et des médias.

Valeurs Actuelles « Pour retrouver le fil de l’histoire« . 13 septembre 2012 « Il décortique les idées reçues, en explique la formation et les nuance ou les corrige »
France Info Bernard Thomasson 12/14 6 septembre 2012 (son) « L’histoire enseignée est elle manipulée ? » et « L’histoire des régions est oubliée »

http://bernardthomasson.com/2012/09/06/lhistoire-enseignee-est-elle-manipulee/

La suppression de la matière “histoire” en terminale scientifique avait déjà provoqué un tollé (Vincent Peillon a promis de la remettre au programme). Mais la façon même d’enseigner  l’histoire suscite un débat, certains allant même jusqu’à parler de manipulation. Deux professeurs d’histoire, et écrivains, étaient invités du 12-14 : Vincent Badré pour “L’histoire fabriquée” aux éditions du Rocher, et Dimitri Casali, pour”L’histoire de France interdite” chez Jean-Claude Lattès.

Ecouter la séquence ici

RMC
Les Grandes gueules 30 août 2012 (vidéo) Une histoire sans ouvriers et sans combattants volontaires pour défendre leur patrie dans la guerre de 14/18.

France interJean Lebrun La marche de l’histoire 31 août 2012 (son) C’est une critique des manuels d’histoire actuels, mais « c’est très bien documenté, très bien argumenté, c’est vraiment intéressant »

Il a été un peu question de L’histoire fabriquée? au cours de l’émission La Marche de l’histoire sur France Inter consacrée ce dimanche aux nouveaux programmes d’histoire de 3e et de Terminale.

Jean Lebrun : « Je voudrais vous recommander, d’abord parce qu’il critique souvent Belin, un livre de Vincent Badré, qui vient de paraître aux Editions du Rocher. Et c’est un point de vue qui n’est pas tellement éloigné de celui du Figaro qui est exprimé par ce professeur de banlieue, mais c’est très bien documenté, très bien argumenté, c’est vraiment intéressant.

Alors il dit que, quand ils parlent de la Guerre froide, les manuels, par exemple le vôtre ne s’intéressent pas suffisamment à la nature des deux camps qui s’opposent et insistent trop sur la « menace nucléaire », parce que ça on comprend ce que ça veut dire après Fukushima. Il y a même un manuel Belin qui a osé mettre face à face une photo en couleurs à gauche, la place rouge, rouge de drapeaux et puis à droite une supérette, avec des rayons blafards et vides, ça c’est les Etats-Unis. »

Daniel Colon : « Alors, sauf votre respect, il fait référence à l’ancienne collection Belin, ce n’est pas la version que j’ai l’honneur de diriger. »


Figaro Magazine
« Vincent Badré remet l’histoire à l’endroit« . 24 août 2012 « Un objet à mettre entre toutes les mains » « Sa critique est constructive … tous les sujets, y compris les plus brûlants, sont évoqués en s’appuyant sur les études, les parutions, les recherches les plus récentes. » Un livre iconoclaste, mais de quelle image toute faite ?

Sur internet.

Fnac / passage du livre.
Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Il s’agirait d’un contrepoint ou d’une polyphonie. D’une musique qui sache associer les accords sombres et les notes heureuses de chaque époque et qui ne se contente pas d’un seul son de cloche.
Image Smalin.
1) Qui êtes-vous ? !
Un professeur de banlieue parisienne qui reçoit chaque année les nouveaux manuels scolaires. Leur lecture m’a conduit à réfléchir sur l’histoire qu’on enseigne actuellement dans les lycées et les collèges.

2) Quel est le thème central de ce livre ?
«L’histoire fabriquée ?» révèle les déformations actuelles de l’histoire et donne les moyens d’en sortir. Ce livre montre que disent les manuels et la majorité des professeurs sur les questions les plus sensibles telles que celles des femmes, des ouvriers, de la rencontre des autres civilisations ou du patriotisme. Il apporte ensuite des réponses historiques sur les faits qui sont ignorés ou rarement montrés.

3) Si vous deviez mettre en avant une phrase de ce livre, laquelle choisiriez-vous ?
Je propose deux citations reprises dans «L’histoire Fabriquée ?» :
Un tract du syndicat polonais «solidarité» des enseignants, Varsovie. 17 janvier 1982 : «Ne renoncez pas à chercher la vérité, essayez de toujours distinguer le savoir honnête de la falsification des faits par la propagande… Essayez de rester des hommes libres, responsables, aspirant à un savoir intègre et profond.»
Une phrase de manuel d’histoire : «Les ottomans instituent le devchirme créant une voie d’ascension sociale au service de l’État. Celui-ci consiste à prélever… des enfants chrétiens. A la différence de la règle générale les recrues sont converties de force à l’islam… [et] sont ensuite formées au métier des armes pour constituer les redoutables janissaires».

4) Si ce livre était une musique, quelle serait-elle ?
Il s’agirait d’un contrepoint ou d’une polyphonie. D’une musique qui sache associer les accords sombres et les notes heureuses de chaque époque et qui ne se contente pas d’un seul son de cloche.

5) Qu’aimeriez-vous partager avec vos lecteurs en priorité ?
Je voudrais partager mon enthousiasme pour les hommes et les femmes qui ont su changer l’histoire. Des saintes énergiques comme Jeanne d’Arc, des généraux talentueux comme Napoléon, mais aussi des héros moins connus comme les paysans bretons qui se sont pris en main pour moderniser leur agriculture.

Guerres et conflits « Ce livre fait, à notre sens, absolument partie de ceux qu’il faut lire sur la question. » « Une véritable analyse de ce que nos enfants apprennent, … et n’apprennent pas. ».
Ce blog fait un résumé du chapitre sur les soldats de la Grande guerre et conclut ainsi :
« Il met … en relief une orientation générale politique et culturelle (citant l’auteur des manuels chez Belin : « Les manuels diffusent les valeurs que les programmes drainent : ils sont prorépublicains, proeuropéens, pour l’équilibre social et la diversité culturelle »). [et conclut] qu’il s’agit de « manuels souvent peu ouverts au pluralisme et à l’esprit critique », qu’ils sont « un révélateur de notre âge du renoncement » et qu’ils privilégient « angélisme et dévalorisation de l’action ». Ils traduisent le « déracinement et [le] refus des héritages culturels européens » et favorisent le « progressisme comme école du consentement à ce qui existe ».
Sa conclusion n’est … pas manichéenne : « Nous avons finalement trouvé dans les livres d’histoire d’aujourd’hui une proportion, encore trop faible, mais réelle, de documents qui donnent une vue plus libre, plus large et plus ouverte à la variété de l’histoire humaine ». »

Ce livre fait, à notre sens, absolument partie de ceux qu’il faut lire sur la question.

L’auteur, lui-même enseignant d’histoire-géographie en banlieue parisienne depuis plus de dix ans, nous propose ici une analyse de l’enseignement de l’histoire basée sur son expérience personnelle et « l’exploitation » (non pas exhaustive, mais au moins très large) des manuels utilisés par les professeurs. Il insiste en introduction sur l’importance de ces livres (« choisis collectivement par les équipes des professeurs d’histoire-géographie de chaque lycée ou collège »), car « ils utilisent souvent un choix d’exemples orientés par le souci de faire découvrir des valeurs dominantes aujourd’hui ». Il n’y a pas à proprement parler « mensonge », mais plutôt « influence », car « rien n’est faux, ces documents [présentés dans les manuels] existent, mais les questions posées, le nombre de documents choisis, l’insistance sur tel ou tel argument finissent par fabriquer une opinion au lieu d’aboutir à une description juste de la réalité du passé ».

Il faut d’abord insister sur le caractère méthodologique, systématique du travail, sur les nombreuses citations des différents manuels et sur les comparaisons régulières effectuées entre eux. Le corps du livre est découpé suivant les grandes périodes enseignées (« Antiquité », « Moyen Âge », « Renaissance », « Monarchie absolue et révolution », « XIXe siècle », « Guerres mondiales », « Le monde après 1945 ») ; chacune de ces parties est elle-même subdivisée en deux à cinq thèmes particuliers (quatre pour le « XIXe siècle » par exemple : « Romantisme politique », « La question sociale pendant la révolution industrielle », « Troisième république » et « La colonisation »). Chaque thème enfin est lui-même présenté à travers trois à cinq exemples précis ; ce qui donne au final un plan très clair (un peu rigide, mais de fait rigoureux) dans lequel le lecteur se retrouve aisément : « Guerres mondiales » – « Première Guerre mondiale » est ainsi subdivisé en « L’école de la république enseignait un patriotisme ouvert » (classes de 4e et de 1ère), « C’est l’Allemagne qui a déclenché la Première Guerre mondiale » (classes de 3e et de 1ère), « Les poilus n’étaient que des chairs à souffrance » (classes de 3e et de 1ère), « Les troupes coloniales ont servi de chair à canon » (classe de 1ère), et « Des Arméniens ont été massacrés par les Ottomans » (classes de 3e et de 1ère).

Pour entrer dans le détail de son analyse et appuyer son argumentation, Vincent Badré adopte ensuite pour chaque cas particulier, tout au long de son livre, la même présentation. Prenons un exemple : dans « Guerres mondiales » / « Première Guerre mondiale » / « Les poilus n’étaient que des chairs à souffrance », il étudie successivement « La fabrique d’une idée reçue » (Qu’en dit-on ?, Comment le dit-on ? Ce qu’il y a de vrai), puis « L’histoire à redécouvrir » (Ce qu’il faut aussi savoir). Détaillons ces trois pages (pp. 146-148) :

–         Les poilus n’étaient que des ‘chairs à souffrance’

  • La fabrique d’une idée reçue :

Qu’en dit-on ? « Le soldat de 1914 n’est qu’une victime … Les souffrances et les difficultés des soldats occupent 37 à 61 % des documents choisis par les manuels à propos de la Première Guerre mondiale … L’engagement des soldats est présenté comme quelque chose d’absurde ; en effet les motivations des hommes de 1914-1918 sont peu évoquées dans les manuels et de manière déformée »

Comment le dit-on ? « La domination d’une école d’interprétation historique ». Il évoque « l’influence des historiens rassemblés autour de l’école de Péronne » et termine : « La seule histoire des perceptions ne suffit pas pour comprendre cette guerre et les motivations de ceux qui l’ont faite ». Il remarque que Bécassine est seule présentée comme engagée volontaire : « Un exemple peut ridiculiser une cause ou un courant de pensée ».

Ce qu’il y a de vrai : dans l’ensemble des sociétés, en France comme chez les autres belligérants, « le discours ambiant encourage la violence pendant ce conflit … Ces discours portaient [car] tous les soldats n’étaient pas ces instituteurs regrettant de se découvrir d’antiques instincts de cruauté », évoqués dans le manuel Belin de 1ère.

  • L’histoire à découvrir :

Ce qu’il faut aussi savoir : « Beaucoup de soldats ont aussi combattu par patriotisme », chez les intellectuels comme dans les classes populaires,« le refus de la guerre n’est pas seulement né d’un sentiment de lassitude » mais pouvait être la conséquence d’un engagement socialiste et révolutionnaire, enfin « on ne lira pas non plus dans les manuels la lettre encyclique de Benoit XV qui condamne dès le 1 er novembre 1914 une guerre où les nations s’entredétruisent ».

 

Tous les chapitres pourraient être cités sur ce plan, des devoirs du citoyen ou de la situation des esclaves dans l’Antiquité grecque et romaine, à la période la plus récente avec « La croissance économique met la terre en danger ». C’est-à-dire qu’en presque 300 pages Vincent Badré nous présente une véritable analyse de ce que nos enfants apprennent, … et n’apprennent pas. Sa conclusion n’est d’ailleurs pas manichéenne : « Nous avons finalement trouvé dans les livres d’histoire d’aujourd’hui une proportion, encore trop faible, mais réelle, de documents qui donnent une vue plus libre, plus large et plus ouverte à la variété de l’histoire humaine ». Il met certes en relief une orientation générale politique et culturelle (citant l’auteur des manuels chez Belin : « Les manuels diffusent les valeurs que les programmes drainent : ils sont prorépublicains, proeuropéens, pour l’équilibre social et la diversité culturelle »). Mais les directives du ministère ou le contenu des ouvrages ne sont pas seuls en cause, car « les manuels sont difficiles à lire sans la médiation d’un enseignant qui fait le lien entre les documents qu’il choisit d’utiliser et d’expliquer et qui construit pour ses élèves un résumé qui ressemble à celui du livre ». Il doit cependant en conclure qu’il s’agit de « manuels souvent peu ouverts au pluralisme et à l’esprit critique », qu’ils sont « un révélateur de notre âge du renoncement » et qu’ils privilégient « angélisme et dévalorisation de l’action ». Ils traduisent le « déracinement et [le] refus des héritages culturels européens » et favorisent le « progressisme comme école du consentement à ce qui existe ». Bref, le bilan n’est quand même pas brillant, même si l’espoir subsiste : « appel à l’émotion », « manque de réflexion » et « absence de débat ».

On apprécie les annexes, l’appareil de notes et références et l’index. Une analyse raisonnée, « à froid », mais qui ne manque pas de conviction, à lire absolument pour quiconque veut s’intéresser à ce sujet : l’enseignement de l’histoire.

Editions du Rocher, Monaco, 2012, 289 pages, 21 euros.

ISBN : 978-2-268-07436-8

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Vincent Badré a répondu à quelques questions plus précises :

Question : Vous évoquez le fait que les manuels sont choisis dans les établissements par les professeurs eux-mêmes. Selon votre expérience, comment est effectuée cette sélection ? Qu’est-ce qui est recherché ou privilégié dans un nouveau manuel ?

Réponse : Les manuels sont choisis collégialement par le groupe de professeurs de chaque établissement. Il faut donc qu’ils n’aient dérangé les connaissances ou les idées reçues d’aucun des membres de ce groupe. Cela explique l’apparence de prudente neutralité et le fait qu’ils restent souvent dans des idées reçues majoritaires et datées. Les critères de choix sont essentiellement pratiques. Il faut trouver un manuel qui offre des documents variés, faciles à commenter par le professeur et à utiliser en cours avec des élèves d’aujourd’hui.

Question : Vous insistez en conclusion sur le rôle de l’enseignant, au-delà du manuel retenu. Pensez-vous que la formation en amont des professeurs d’histoire soit suffisante ? Comment expliquez-vous les « glissements » observés dans la transmission de la discipline ?

Réponse : La formation des professeurs d’histoire se fait dans les universités d’aujourd’hui, que je connais mal. Ce qui me semble manquer dans les manuels, c’est le souci de pratiquer régulièrement les règles de la critique historique. On n’y pose que très rarement les questions essentielles qu’un historien se pose devant une de ses sources d’information : savoir si le document est cohérent, se demander qu’elles étaient les motivations de celui qui l’a produit et si ce qu’il apporte rejoint ou s’éloigne des connaissances acquises sur la période qu’il concerne.

Les glissements de l’enseignement de l’histoire procède en partie de l’application excessive et simplificatrice des tendances de la recherche universitaire. La « nouvelle histoire » se détournant de « l’histoire bataille » et de la biographie, on n’en verra pratiquement plus dans les manuels, alors que pendant ce temps là les historiens de ce courant, comme Georges Duby ou Jacques Le Goff publient des récits de batailles et des biographies. L’enseignement de l’histoire a aussi été pris dans les batailles idéologiques françaises. Républicain, patriotique, centralisateur, il a été attaqué par les détracteurs du « roman national », et partiellement remplacé par un « roman inversé » excessivement repentant, alors que l’histoire précédente avait surtout insisté sur « toutes les gloires de la France ».

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Question : Si vous deviez classer les principaux manuels utilisés sur une échelle de 1 à 10, la plupart se situeraient à quel niveau ? Quelle serait la note du « meilleur » ? Et celle du « pire » ?

Réponse : On pourrait dire, comme certains, que mettre des notes est stigmatisant et traumatisant. En fait, il est difficile de répondre, car la note variera selon les attentes. La plupart des manuels sont techniquement bien faits et adaptés à leur usage actuel. Il n’y a pas entre eux de très grandes différences de qualité. Certains manuels, dirigés par un directeur de collection à forte personnalité, sont meilleurs que les autres (Pour les manuels anciens, disponibles d’occasion, on peut citer les noms de Jacques Marseille dans les années 1980, Serge Bernstein dans les années 1990, Jérôme Grondeux, Jean-Michel Lambin dans les années 2000, et les manuels des classes de STI d’Eric Chaudron chez Belin).

S’il s’agissait de noter le respect du pluralisme, les note seraient généralement bien plus faibles. Beaucoup de manuels choisissent en effet de mettre en valeur des faits généralement considérés comme négatifs sur certains sujets comme le Moyen-Age et des faits considérés comme positifs à propos d’autres époques.

Question : Quand vous parlez « d’âge du renoncement », de « dévalorisation de l’action », de « déracinement », il s’agit de questions graves pour une société. Comment voyez-vous l’avenir ?

Réponse : Les manuels prennent la couleur de l’air du temps. Ils portent les valeurs dominantes de notre époque désabusée, après l’échec sanglant des grandes utopies messianiques du XXe siècle. Les « guides », qui avaient proclamé la capacité des hommes de changer l’histoire ont échoué et les manuels nemettent plus en valeur les grands personnages historiques.

Le livre « L’histoire fabriquée ? » cherche pour sa part à montrer des exemples concrets d’actions qui ont changé l’histoire. Il parle de Catherine de Sienne, qui arrive à convaincre un Pape du Moyen-Age de quitter Avignon pour retourner à Rome ; de jean Corentin Carré, qui s’engage dans la guerre de 14-18 avant l’âge lgal, par patriotisme ; d’Albert de Mun, député minoritaire à la Chambre sous la IIIe République, qui invente bien des lois sociales d’aujourd’hui ; ou encore des paysans bretons qui se sont organisés eux-mêmes pour mener à bien la modernisation de leur agriculture. Ces exemples historiques et mon expérience d’enseignant me remplissent d’espérance. Les jeuns élèves d’aujourd’hui sont tout-à-fait capables de réfléchir et de s’intéresser à l’histoire. Il ne leur manque que des occasions d’agir et des structures qui leur permettent d’engager leur énergie dans l’amélioration de la société.

Question : En tant qu’enseignant, quelle est votre citation préférée ?

Réponse : Ce passage d’un tract du syndicat polonais « Solidarité » des enseignants, lancé le 17 janvier 1982 pour protester contre les interventions du pouvoir politique dans le contenu de l’enseignement de l’histoire : « Ne renoncez pas à chercher la vérité, essayez de toujours distinguer le savoir honnête de la falsification des faits par la propagande … Essayez de rester des hommes libres, responsables, aspirant à un savoir intègre et profond … Recherchez les voies qui vous mèneront à un savoir non falsifié. Discutez, nouez des contacts avec des gens qui vous aideront à chercher la vérité, pensez… »

Merci Vincent Badré, pour ces réflexions aussi mesurées qu’argumentées Bon courage et plein succès dans toutes vos initiatives.


Les Observateurs.ch « Vincent Badré est le premier à être allé chercher les preuves de ce que tout le monde ressent. » Interview audio
« Loin de toute polémique, le message de l’Histoire fabriquée est avant tout de revenir, au-delà des sollicitations idéologiques, à l’histoire des faits, à la science des preuves, et donc, en fin de compte, à la raison.
Ce que Vincent Badré dénonce avant tout, ce sont les lacunes volontaires de l’histoire officielle, qui, comme autant de tâches aveugles sur des éléments critiques essentiels du passé, finiront par fonctionner comme des oeillères sur les mentalités. »

Aggiornamento.hypotheses.org : « Vague brun sur l’histoire de France » des « contrevérités » à propos des manuels d’histoire. Le site persiste et signe, après l’avoir lu, qui ne critique plus l’analyse des manuels menée par « L’histoire fabriquée ? », mais les journalistes qui en ont parlé restent des « irresponsables », et « au fond à droite »  « un livre qui fait mal ».
Réponse Il s’agit d’une « critique fabriquée » avec des citations déformées et des réfutations erronées.

Le groupe aggiornamento voit dans ces échos médiatiques et leurs relais sur internet une forme « d’irresponsabilité » et de « complicité » qui « ne sent pas très bon » avec les idées qu’ils attribuent à trois livres de critique de l’enseignement actuel publiés cette rentrée.
Pour ma part, je pense que leur critique est largement fabriquée et surtout que chacun est libre de trouver ce qui l’intéresse dans L’histoire fabriquée? et d’en rendre compte à sa manière.
Les constats faits par ce livre peuvent toucher des sensibilités variées. Ils sont menés en cherchant le plus possible à respecter les nuances de chaque question et ce qu’en disent des historiens sérieux.