Fillon exagère sur les programmes d’histoire : la lettre, l’accent et les Décodeurs du Monde.

Article très intéressant et un peu exagéré à son tour du Monde à propos de la toute récente préoccupation de François Fillon à propos des programmes d’histoire.
Selon François Fillon ce sont les élèves qui « ignorent des pans de leur Histoire ou pire encore apprennent à en avoir honte ? ». Le Monde a raison de rappeler que les programmes couvrent des aspects très larges de notre passé, en citant des travaux de chercheurs comme Patricia Legris.
On peut se demander d’où vient l’apprentissage de la honte de notre histoire? Pour Le Monde, les programmes en parlent peu, avec seulement deux chapitres sur l’esclavage.
La lettre des programmes ou des manuels ne parle pas de « honte » du passé, mais elle donne un accent de repentance en soulignant certains aspects.
Le projet de programmes parlait de « monde dominé par l’Europe », le texte définitif demande d’étudier les « traites négrières » puis « le fonctionnement d’une société coloniale ».
Le livre L’histoire politisée? Réformes et conséquences essaye aussi d’aller plus loin que le projet de François Fillon qui pose côte à côte les éléments du « récit national » qu’il veut retrouver pour en déduire une nouvelle unité pour l’avenir.

Le livre L’histoire politisée ? vue par les site lesinfluences.fr

Analyse du site  lesinfluences.fr « Sous des apparences techniques mais qui ne manqueront pas d’enflammer le milieu des professeurs d’histoire et au-delà, Vincent Badré, lui, préfère examiner les réformes initiées par le ministère de l’Éducation et leurs conséquences, notamment sur la discipline sensible de l’histoire. Dans l’Histoire politisée ? (le point d’interrogation n’étant que rhétorique) ( 344 p., 19,90 €, Éditions du Rocher, en librairie le 1er septembre), l’auteur estime que « la réforme actuelle n’aide pas les élèves à bien comprendre la vie dans leur pays, son histoire, ses identités et les méthodes pour participer à la recherche de biens communs ». Il voit dans l’examen attentif des nouveaux manuels d’Histoire qui régaleront les élèves dès cette rentrée, comme une insécurité historienne instituée.

Vincent Badré : « Les gouvernements veulent politiser l’Histoire dans leur sens, mais les habitudes et l’inertie du système transmettent aussi d’autres idées reçues, et conduisent à une absence de consensus sur ce qu’il faudrait enseigner. »

L’auteur, professeur d’histoire lui-même, invoque une réflexion générale sur « la politisation, la neutralité et la meilleure manière de faire découvrir les choix politiques aux élèves. Cela passe aussi par une réflexion sur la meilleure manière de faire vivre ensembles les composantes de l’identité française, pour qu’elle puisse être transmise aux élèves dans toute leur diversité. »

L’histoire politisée ? Réformes et conséquences.

Mis en avant

Actualités de la question
de l’enseignement de l’histoire.
C’est à suivre sur Twitter@histoirepolit.

Elections présidentielles.
Macron et l’histoire
, L’appartenance désaccordée. Fillon et l’histoire. Préoccupation épisodique et synthèse sans liens entre les mémoires.


Présentation du livre. 
Un nouveau livre pour continuer la réflexion sur l’enseignement de l’histoire après la réforme du collège et pour aller au delà des oppositions tranchées entre repentance et nostalgies historiques. Toutes les actualités sur le livre sont ici.
L’histoire politisée ? Réformes et conséquences : Ou comment sortir du blocage des polémiques sur l’histoire.
Médias de grande diffusion : Radio : Marche de l’histoire France Inter. Grand bien vous fasse France InterGrand Témoin Radio Notre Dame. Europe 1 Social Club. Télévision. Public Sénat. Tribune libre : Site internet La Croix. (Avec liens). Commentaires et opinions : Histoire mondiale contre récit national. Liberté pour les professeurs. Gauche/droite. Hommes politiquesIslam. Chrétiens d’Orient. Récit accusateur. AssimilationThèmes :Simplifications politiques (Public Sénat) / Programmes orientés (Le Figaro) / Manuels qui conservent des pédagogies contestées (Europe 1, Le JDD.fr) / Impatience face à une Histoire politiséeneutralité affichée (Figarovox) et impossible (Le JDD.fr) et bons manuels (Histoirepolitisée.fr) / Intégrer la diversité des mémoires de notre passé national (Famille Chrétienne) / sans
idéalisation ni repentance (Les influenceurs).
Autres médias : Dossier : France Catholique / Vidéo Public Sénat, Zoom TV Libertés / Audio : Kernews, Arrêt sur info / Presse : Figaro, Figarovox, Livres Hebdo, Famille chrétienne.

Comprendre la folie du Burkini par l’histoire de notre identité.

C’est la polémique du moment; un vêtement qui voile, une coutume différente qui s’invite dans le village gaulois et les passions se déchaînent.
L’enseignement de l’histoire n’a pas en lui même de conclusion politique et morale à imposer face à la question politique et juridique que pose le Burkini. Par contre il pourrait permettre de comprendre l’ampleur des réactions en France et l’étonnement que cela suscite dans d’autres pays, en particulier anglo saxons.
Le programmes d’histoire publiés en 2016 ont du mal à bien faire comprendre les identités françaises dans toute leur profondeur historique. Le livre L’histoire politisée ? Réformes et conséquences propose une réflexion sur les identités françaises, bagarreuses et souvent pleins de compromis inavoués, ouvertes au monde et peinant à accepter les divergences de comportement culturel; un peu comme le village d’Astérix et son barde Assurancetourix. Le site Atlantico donne un extrait du livre à ce sujet.

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Chronologie en histoire au collège, le demi mensonge de Najat Vallaud Belkacem

Extrait du livre « L’histoire politisée? Réformes et conséquences », relayé par le site Atlantico :
« «Mais non pas du tout !»: le gouvernement répond à l’accusation de supprimer la chronologie
Face à la fronde, le gouvernement a utilisé des tactiques habituelles en communication politique. Najat Vallaud-Belkacem utilise par exemple une vérité partielle pour prendre à contre-pied ses opposants quand elle déclare: «D’abord, et c’est prévu, il faut revenir à la chronologie pour permettre aux élèves d’acquérir des repères temporels solides.» Elle peut prétendre que ses opposants profèrent des «mensonges éhontés» en disant que les nouveaux programmes suppriment complètement la chronologie. En effet, les chapitres du nouveau programme sont rangés dans l’ordre chronologique.
Il faut voir aussi l’autre partie de la vérité, et la plus déterminante dans la réalité vécue des élèves: les repères de programmation prévus ne parlent que de thèmes à traiter. L’intérieur de ces thèmes est lui aussi thématique : «L’Europe de la Révolution industrielle: nouvelle organisation de la production, nouveaux lieux de production, nouveaux moyens d’échanges.» ».

Autres note de ce blog sur le même sujet : Une disparition en débat et presque rien n’avait changé sur le sujet en 2013.

François Fillon vient de redécouvrir que l’histoire de France était importante.

L’ancien premier ministre vient d’utiliser 17 fois le mot « histoire » dans un discours récent prononcé à Sablé sur Sarthe le 28 août 2016.
On a pu l’entendre dire que « La première condition du redressement national est dans le respect du passé, l’acceptation de l’Histoire, la reconnaissance des vrais héros qu’ont été les paysans français qui ont construit la puissance nationale, les scientifiques et les inventeurs qui lui ont donné les clés de son rayonnement international, la chrétienté qui a forgé sa conscience, les philosophes des lumières qui en ont fait l’avant poste du combat pour les libertés individuelles, les soldats de l’An II qui l’ont défendu contre ses ennemis, les poilus   de Verdun, les Français libres et ceux de la Résistance, les ingénieurs et les ouvriers qui ont permis Concorde, Airbus, le TGV, Ariane, le nucléaire et la renaissance des années soixante. »
François Fillon confond aussi malheureusement la réflexion et la remise en cause en disant vouloir « que les maîtres ne soient plus obligés d’apprendre aux enfants « à comprendre que le passé est source d’interrogations ». Faire douter de notre Histoire : cette instruction est honteuse ! »
Il est un peu curieux de constater que cette préoccupation ardente est récente. Son grand livre programme, « Faire », publié il y a un an n’accorde pas un mot à cette question.
Extrait du livre L’histoire politisée? Réformes et conséquences de Vincent Badré :
« François Fillon parle de Faire, mais sans relier son projet politique à une identité nationale ou historique. Il raconte ses racines, des ancêtres vendéens, basques ou sarthois, artisans ou garagistes ; mais ne donne pas un mot à l’histoire dans ses propositions pour l’école. Pour lui, « c’est [par] notre organisation que nous devons réformer » en offrant plus d’autonomie aux chefs d’établissements. Il ne propose par contre aucun changement dans les contenus d’enseignement ».

La réforme du collège va t’elle bouleverser l’enseignement … y compris de l’histoire ?

Mara Goyet, est sans enthousiasme : « Eh bien voilà. Cette réforme, … il y a ceux qui pensent simplement mais fermement qu’elle tape à côté, est incroyablement anodine, indécemment à côté du sujet, pâlement fade au regard des problèmes rencontrés par les élèves. … Cette contestation modérée de la réforme n’a pas pu être entendue. »
Le président du SNALC est sceptique : Sincèrement, je crois que la réforme va s’ensabler. … Chaque établissement fera sa petite cuisine pour arrondir les angles aigus de la réforme et amortir ses effets délétères. Ce sera un sabotage de l’intérieur, … Dans la pratique, on continuera comme avant.

Le livre L’histoire politisée ? réformes et conséquences montre quelles sont les véritables évolutions de l’enseignement de l’histoire et comment dépasser les polémiques sur celui ci.  

L’histoire politisée? Réformes et conséquences, un nouveau livre de Vincent Badré

Disponible en librairie et sur Internet le 1er septembre. Histoire politisée

Présentation par l’éditeur :
L’histoire est-elle politisée ? Oui, elle est mal politisée.
Le gouvernement a voulu réaliser une « refondation de l’école »
et une réforme du collège. Pour cela, il devait relire et revoir à
sa manière l’enseignement de l’histoire et de l’éducation civique.
Choisir ce que l’histoire veut garder de nos mémoires. En France, un
tel choix ne peut que déchaîner les passions. Les camps s’affrontent
et s’accusent mutuellement de vouloir imposer un « roman
national » dangereux ou une « repentance » excessive ; d’abandonner
la chronologie ou de refuser une pédagogie de la construction des
savoirs par les élèves.
Après un essai sur les manuels d’histoire, du temps des programmes
écrits sous Nicolas Sarkozy : L’Histoire fabriquée ? Ce qu’on ne vous
a pas dit à l’école, Vincent Badré a voulu revenir sur la question
de l’enseignement de l’histoire, en tenant compte des évolutions
actuelles, des nouveaux programmes de 2016 et en élargissant le
regard. Ce nouveau livre veut montrer comment les textes officiels
peuvent être mis en application de manière très variée, comment
l’histoire et l’éducation civique peuvent se politiser ou devenir des
moyens de partager nos mémoires historiques françaises au lieu
de les affronter. Il est temps de prendre part au débat sur l’histoire
et la fabrique de nos identités.

The Big Short, un film sur la crise financière de 2008, digne héritière de nombreux précédents historiques

Le « Casse du siècle » commence par un raisonnement historique. Ce film américain raconte la crise financière de 2008 en partant d’une réflexion historique de Michael Burry. Cet analyste financier part des crises financières du passé, en particulier des années 1930, pour prédire la chute de la valeur de l’immobilier aux Etats-Unis.003779452

Des faits statistiques déjà observés dans le passé lui font penser que de nombreux crédits immobiliers ne seront pas remboursés. Il en tire la conclusion logique que les subprimes et autres produits financiers « complexes » vont devenir des obligations pourries. Allant contre l’opinion générale, son fonds d’investissements parie sur la chute du marché.

Le suspense du film se trouve dans le fait de se demander si ce pari contre le sentiment général va réussir. Sa réponse est que seule une poignée de personnes ont vu la chute venir et ont su en profiter personnellement.418px-Christus_saint_eloi_orfèvre

L’historien voit ce film avec en mémoire des crises financières du passé. Il se souvient de ses lectures sur les faillites spectaculaires de banques italiennes aux XIIIe et XIVe siècles, peu après l’invention des banques ou des chèques et sur les spéculations modernes autour de la tulipe hollandaise au XVIIe siècle ou de la Banque de Law en France

L’historien se rappelle aussi la lecture de livres aussi passionnants que « Civilisation matérielle, économie et capitalisme, XVe-XVIIIe siècle », de Fernand Braudel (une enquête sur les particularités de l’histoire économique européenne) ou « Argent pouvoir et société au Grand Siècle » de Daniel Dessert, (qui révèle les mécanismes financiers de la dette royale au temps des rois Bourbons)

Consignes de préparation des débats d’Enseignement moral et civique

Chaque groupe choisit librement son sujet d’étude à présenter sous forme dossier à la date qui lui a été indiquée.

Le dossier doit contenir un résumé écrit en une page avec la liste des références précises des sources utilisées.

La présentation écrite, développée à l’oral doit contenir :
– Une présentation du fait d’actualité choisi dans le cadre du programme d’étude de la classe.
– Le débat politique ou social qui se nourrit des faits que vous avez choisis.
– Les deux solutions en présence.
Présentez la position que vous voulez argumenter et présentez aussi les arguments contraires.
Cette présentation doit s’appuyer sur un ou deux articles par élève et doit contenir un résumé oral de l’article et le commentaire oral de quelques courtes citations de l’article choisi. Ce commentaire peut porter sur l’information qu’il apporte, l’opinion qu’il permet de soutenir,  ou l’ »objectivité » de l’article.

La présentation doit se conclure en présentant rapidement les méthodes d’action politique utilisées et les débats qu’elles peuvent provoquer.

Il es possible de trouver des sujets à partir des sites d’information générale. Les arguments doivent être recherchés en utilisant au moins trois des sites d’actualités différents.

Tous ces sites ont un moteur de recherche interne, quand il a une adresse indépendante, il est accessible en cliquant sur la lettre R

Les grands personnages doivent beaucoup à leurs conjoints : Winston et Clémentine Churchill

Textes lus aux Veilleurs du 10 décembre 2014

Extrais de la très longue correspondance de Winston Churchill et de son épouse.

Inspiration vers le meilleur.

De Winston, depuis les tranchées de la guerre de 1914-1918.

« Je ne me sens pas du tout loin de vous là-bas (dans les tranchées). Je me sens tout proche dans mon cœur ; et je sens également que plus près je suis de l’honneur, plus près je suis de vous ».

Accompagnement et finalité.

« Etrangement vos nouvelles fonctions, qui, d’habitude en pareil cas, suscitaient chez moi un intérêt intense et parfois des frissons d’excitation, me semblent aujourd’hui d’une importance secondaire. Mais cela ne durera pas, car je pense vraiment que votre poste est le meilleur de tous en ce moment et que si vous parvenez à remettre l’empire en vedette, cela rendra tous les Anglais très heureux, ils seront en paix les uns avec les autres (plus ou moins) et ils pourront renouer avec notre dédain hautain, bien qu’inconscient, des Etrangers. J’aimerais être avec vous à tournoyer encore et encore, au lieu de paresser ici assise au soleil.
Votre Clem qui vous aime très fort. »

Conseils de vie :

« Mon chéri, Lorsque vous aurez terminé ce que vous faites, venez vous coucher aussi vite que possible. Vous avez l’air las de quelqu’un qui manque de sommeil et demain vous aurez besoin de toute votre fraicheur d’esprit et de jugement. »

Conseils sur les hommes :

« Au revoir, Winston, mon chéri adoré. J’espère que le P(remier) M(inistre) dira quelque chose de bien ce samedi pour faire progresser les choses en Ulster … Mais il a une vieille tendance à laisser traîner les choses … Votre Clemmie qui vous aime ».

Conseil politique :

« J’ai peiné à lire le discours de Rosevery, Votre Kat l’a trouvé bien ennuyeux. Sa contreproposition pour le budget, réduire la fonction publique, … encourager l’autonomie financière et la parcimonie chez les classes laborieuses, me semble difficilement à même d’assurer les fonds nécessaires. »

Winston et Clementine Churchill. Conversations intimes 1908-1964, Tallandier, 2013

11 Novembre : La guerre de 1914-1918 dans les manuels d’histoire, souffrance et oubli du patriotisme

[Extrait du livre « L’histoire Fabriquée »]
.Les « poilus » n’étaient que des « chairs à souffrance ».

Programme de 3e et de 1e.
La fabrique d’une idée reçue :
Qu’en dit-on ? :
Le soldat de la guerre de 14 n’est qu’une victime. Les souffrances et les difficultés des soldats occupent de 37 à 61% des documents choisis par les manuels à propos de la première guerre mondiale. Un manuel montre par exemple des soldats morts dans une tranchée , mortellement las , corps en boule, le sac sur la tête , nettoyant des tranchées , donnant la mort et blessant à distance , camarades et copains entre deux combats etc …
L’engagement des soldats est présenté comme quelque chose d’absurde ;, en effet les motivations des hommes de 14-18 sont peu évoquées dans les manuels et de manière déformée. L’idée que le combat patriotique ait pu être un choix volontaire est occultée. Un manuel parle du « sens du devoir patriotique », mais pour un texte qui montre des soldats heureux que la guerre soit finie et à côté d’une image titrée le « poids de la contrainte » et qui montre l’exécution d’un soldat qui a refusé de monter combattre, à genoux dans la neige, face à ceux qui vont le fusiller .
Comment le dit-on ? :
La domination d’une école d’interprétation historique. Les auteurs d’une étude de l’enseignement de l’histoire, La fabrique de l’histoire critiquent la surreprésentation d’une des interprétations possibles de cette guerre . Ils attribuent à l’influence des historiens rassemblés autour de Péronne une explication de la guerre centrée sur l’expérience combattante, marquée par des souffrances et une violence extrême. Ces critiques pensent que la seule histoire des perceptions ne suffit pas pour comprendre cette guerre et les motivations de ceux qui l’ont faite.
Bécassine a été la seule engagée volontaire de la Grande guerre. Un exemple peut ridiculiser une cause ou un courant de pensée. Le seul exemple d’engagement volontaire par patriotisme pendant la guerre de 1914-1918 que daignent citer les manuels est celui de Bécassine. becassineCe personnage dessiné dans le journal pour enfants « La semaine de Suzette » est une domestique bretonne répondant au nom « d’Annaïk Labornez » et caractérisée par sa bêtise comique. Elle est montrée par le manuel Belin, incapable de répondre à des questions simples, mais tout de même reçue infirmière de première classe .
Ce qu’il y a de vrai :
Une mise en valeur de la cruauté et de la violence pendant la guerre. A contre-courant de l’humanisme de la « belle époque » qui précédait la guerre, le discours ambiant encourage la violence pendant ce conflit. Les allemands sont caricaturés en singes ou en dragons . Certains chantaient de bon cœur Rosalie, la gentille baïonnette qui ne pense qu’au bide des allemands qu’elle veut transpercer . Ces discours portaient, tous les soldats n’étaient pas comme ces instituteurs regrettant de se découvrir « d’antiques instincts de cruauté » . Les enfants ont eux aussi été accoutumés à une grande violence de pensée, les traditionnels problèmes de robinets furent par exemple remplacés par des questions mathématiques sur des trajectoires de grenades .

L’histoire à découvrir
Ce qu’il faut aussi savoir :
Beaucoup de soldats ont aussi combattu par patriotisme. On a pu trouver des marques de ce patriotisme chez des intellectuels comme Paul Drouot, ami du nationaliste Henri Massis qui lui écrivait : « A l’heure qu’il est, rien ne compte plus que les grands intérêts, ceux de la patrie, ceux de l’âme. ».Jean Corentin CarréIl y a aussi des exemples d’engagement patriotique dans les classes populaires. Jean Corentin Carré, engagé volontaire à 15 ans en cachant son trop jeune âge a écrit une lettre à son instituteur pour le remercier de lui avoir donné le sens du devoir. Il ne nie rien de ses souffrances mais affirme que « La France a besoin de tous ses enfants ; tous doivent se sacrifier pour elle ». Il montre aussi dans cette lettre l’influence de la propagande en affirmant qu’il ne pourrait « pas vivre sous le joug d’ennemis qui, à chaque instant, me feraient sentir leur supériorité ».
L’instituteur et écrivain Louis Pergaud, auteur de La guerre des boutons, relativement antimilitariste avant guerre témoigne aussi d’un patriotisme inspiré par ses choix politiques en écrivant « J’ai l’intime conviction que cette guerre est salutaire, et qu’elle est la suite et la continuation des campagnes de la Révolution ».
Le refus de la guerre n’est pas seulement né d’un sentiment de lassitude. Les manuels peuvent montrer des « refus de retourner au combat », mais ils ont plus de mal à trouver des documents qui donnent les arguments de ceux qui se sont opposés à la guerre.
On ne lira pas dans les manuels le récit par l’institutrice de sensibilité anarchiste Emilie Carles dans son autobiographie Une soupe aux herbes sauvages du choix par quelques anarchistes ou protestants de l’insoumission et de la clandestinité . La réunion de socialistes pacifistes organisée à Zimmerwald en 1915 est elle aussi oubliée.
On ne lira pas non plus dans les manuels la lettre encyclique du pape Benoît XV qui condamne dès le premier novembre 1914 une guerre où les nations « entredétruisent avec des raffinements de barbarie » alors qu’elles parlent sans cesse d’une fraternité qui « laisse de côté les enseignements de l’Evangile. » Cet appel du pape à un retour à la paix lui a valu d’être traité de « pape boche » ou « français » sans être écouté par les pouvoirs du moment, à l’exception de l’empereur Charles 1er d’Autriche qui lance un appel à la paix lors de son avènement en novembre 1916 et tente des négociations de paix secrètes en 1917.
Source photo 1 et 2

 

11 novembre commémoration entre fascination du sang et refus de la violence

Les commémorations du 11 novembre nous en disent plus sur l’état actuel de l’opinion à propos de la guerre que sur celle ci.
Un reportage fascinant montre à la fois un retour inattendu d’attention envers les soldats britanniques morts dans la première guerre mondiale et une transformation de la mémoire et du massacre en spectacle.

Il montre aussi l’état d’une opinion anglaise bien moins prévenue contre une affirmation nationale trop visible. Jean Baptiste Noé montre bien le destin divergent des fleurs du souvenir anglaises et françaises. Le Bleuet français est très discret alors que coquelicot anglais est facilement porté à la boutonnière.
poppies tower london coquelicots tour londresL’impression étrange que font les douves de la Tour de Londres nous rappelle aussi que la passion contemporaine pour la mémoire est souvent traversée par une fascination pour le mal et la destruction dans nos société contemporaines.
tumblr_m0slf4CWik1ro5ugxo1_500Malgré la différence d’idées, le sang qui envahit l’image peut nous rappeler la fontaine du sang des « martyrs » de la guerre Iran-Irak. La différence d’idéal entre les combattants européens de la première guerre mondiale et ceux qui ont combattu pour la république islamique n’efface pas tout à fait l’impression d’une parenté dans la fascination morbide pour le sang versé.
Sources photo 1 et 2

 

Comment préparer une composition

Il faut lire le sujet … bien sûr tout le monde sait lire, mais il faut lire le sujet.
C’est à dire réfléchir avant de répondre en faisant une bonne analyse du sujet.

Ecrire séparément sur une feuille de brouillon chacun de ses mots et en écrire la définition
– Rechercher les connaissances et les qualificatifs qui correspondent à ces mots. ( Démocratie directe en Grèce, Europe marquée par le christianisme, Mondialisation caractérisée par l’augmentation des échanges )
Choisir la caractéristique principale à mettre en évidence ( Ceux qui critiquent la révolution industrielle hésitent entre réforme et révolution ), elle est présentée comme une question en introduction : c’est la problématique, et comme une affirmation en conclusion, c’est le résumé de ce que vous avez apporté. ( La révolution industrielle, marquée par le libéralisme politique et économique donne naissance aux chrétiens sociaux et aux sociaux démocrates qui sont réformistes et aux anarchistes et communistes qui attendent une révolution )
Diviser votre démonstration en posant la question problématique dans différents domaines chronologiques, géographiques ou thématiques.

Cette réflexion est résumée dans l’introduction en trois parties
– Un premier moment présente un exemple ou définit simplement les mots du sujet
– La conjonction de ces mots ( démocratie et Grêce, Méditerranée au XIIe siècle ) pose un problème
– Celui ci sera examiné sucessivement dans trois domaines ( exceptionnelement 2 ou 4 )
Et dans une conclusion
– qui reprend les affirmations de la fin de chacune des parties, les synthétise en une phrase et les ouvre sur un autre problème lié à celui qui vient d’être examiné

Le temps de rédaction est variable selon les personnes.
– On ne rédige pas sans savoir où on va, il faut donc un minimum de brouillon
– Si vous préfèrez avoir un plan complet avant de rédiger (un peu moins de la moitié du temps )
– ( mais JAMAIS de parties rédigées au brouillon, c’est la GARANTIE de ne pas finir temps )
– Si vous commençez a rédiger avec les idées et que vous y ajoutez les exemples en cours de rédaction la préapration ne doit pas dépasser 1/3 du temps

Les parties du développement apportent les éléments de réponse à la question posée en problématique, chacune dans leur domaine, par une succession d’UNE idée suivie d’UN exemple.
Elles commencent par une courte phrase de transition et d’introduction qui annonce ce dont vous allez parler ( Les évolutions techniques de la révolution industrielle ont eu des conséquences sociales. La fin de l’année 1942 représente un tournant de la guerre ) La fin du paragraphe est une conclusion partielle ( Le monde ouvrier a pris une importance croissante dans les sociétés industrialisées. La fin de l’année 1942 marque donc un coup d’arrêt pour les forces de l’Axe )

Séparez chaque partie de la précédente et de la suivante en sautant une ou deux liges, respectez la marge et faites un alinéa

Développer un sujet / Comment retrouver vos connaissances / Les grandes questions à se poser

Substance / sujet
– Définition du plus général au plus précis
– Qui ? o Personne, groupe social, entreprise, pays, responsables, élites, peuple …
– Quoi ? o Idée, notion, système politique, domaine de la vie sociale

Division d’un sujet
– Les grands thèmes
o Politique ( qui décide et gouverne ? ),
o Social ( riches et pauvres, intellectuels, métiers, activités, hommes et femmes, éducation
o Economique
o Culture, arts, littérature, média, politesse, valeurs
o Religions : leur vision du monde spirituel, ce qu’elles promettent, leurs pratiques et leur vision de l’organisation de la société.
– Les grandes évolutions
o Avant
o Au début (causes / conséquences)
o Grants tournants (causes / conséquences)
o A la fin (causes / conséquences)
o et après
Caractéristiques d’un sujet
Quantité
: Eléments plus ou moins nombreux ( supériorité militaire, majorité électorale, fréquence d’un événement, richesse ou pauvreté )
Qualité ( Importance, prestige, influence, beauté, groupe ou activité méprisée )
Relations
Passion / Victimes / Conséquences
Action / Acteurs / Causes
Pouvoirs / Avoir / Richesse
Temps : Epoque, durée, commencement ou fin, date
Lieu : Point, ville, espace, pays, déplacement

A t’on enfin trouvé un manuel d’histoire féministe ?

L’image des femmes a-t-elle évolué dans ces manuels ? Elles y restent toujours aussi rares, entre 5 et 10% des documents présentant des personnages dans trois des quatre manuels de seconde publiés cette année. Le livre, L’histoire fabriquée ?, signalait qu’on ne trouvait dans les manuels de 2010 aucun exemple de femme de pouvoir ayant vécu au Moyen Age. En 2014, on a discrètement réglé le problème dans trois manuels sur quatre en citant des femmes exerçant les pouvoirs de la seigneurie, mais sans le signaler aux élèves et en oubliant toujours Aliénor d’Aquitaine ou Blanche de Castille.
Un manuel se distingue par son « féminisme » en donnant 28% de documents contenant des femmes. On y trouve, une mendiante, des corporations féminines, les lais de Marie de France chantant l’amour courtois et passionnel ainsi qu’un chevalier chaste parce qu’il se contentait d’une union légitime.

femmes moyen age manuel histoire féministe genderCes beaux exemples ce que les études de genre peuvent donner de plus intéressant sont malheureusement gâchés par deux pages relevant de l’idéologie du Gender. On y trouve Eve, des sorcières, puis une vierge à l’enfant et des exemples de chasteté avant de demander aux élèves pourquoi ce modèle est « inatteignable pour les femmes ». (Nathan Cote pp98-99).
Extrait légèrement modifié d’une chronique publiée dans le numéro de septembre/octobre de la Nouvelle revue d’histoire