Femmes dans les nouveaux manuels d’histoire, les lois suffisent elles pour émanciper ?

Actuellement, c’est la loi qui assurerait l’émancipation, mais on n’arrive pas à le montrer. Pour les manuels, l’émancipation des femmes se fait par l’égalité devant la loi plus que par la diversification des trajectoires personnelles. On y trouve cinq documents sur des manifestations féministes, huit sur des militantes connues, Hubertine Auclert, Louise Weiss et Simone de Beauvoir et treize textes de lois ou de débats sur le droit de vote des femmes. Le résultat de cette émancipation politique est bien moins souligné. On ne voit qu’une photo des femmes sous secrétaires d’Etat du Front populaire en 1936. Deux photos de femmes votant et un graphique sur leur nombre parmi les députés prennent en compte l’ouverture politique. La parité des mandats est présentée deux fois, sans montrer qu’elle divise les féministes. La situation actuelle des femmes après ces lois est très peu montrée, avec quelques statistiques, un texte sur un autre sujet et deux photos.

Image Manuel Hatier, 1e, 2013

Correspondance historique : Margaret Thatcher, une icône féministe oubliée ?

Dans les manuels actuels, le rejet de la relégation par le XIXe siècle des femmes dans la sphère domestique et la dimension sentimentale ne peut se faire que d’une seule manière.

Tous les nouveaux manuels d’histoire de première mettent en avant les intellectuelles féministes de la seconde moitié du XXe siècle, Sept fois sur huit avec Simone de Beauvoir et une fois avec Françoise Giroud.
Seule la moitié d’entre eux montrent aussi d’autres modèles féminins avec une avocates, une académicienne, une aviatrices, des ouvrières du début du XXe siècle, des infirmières ou des syndicalistes.
Pas de femmes de pouvoir, à part Edith Cresson, premier ministre français, qui n’a pas vraiment réussi à s’imposer.

Il n’y a pas un seul manuel pour citer Margaret Thatcher ou une autre femme à poigne comme Golda Meïr ou Indira Gandhi dans le chapitre sur l’émancipation des femmes. Ces femmes n’étaient certes pas féministes, mais elles ont voulu et su montrer qu’elles pouvaient gouverner avec autant d’énergie et de détermination que des hommes.