L’OMC peut aussi favoriser les pays pauvres

Subventions au coton : les Etats-Unis déboutés en appel à l’OMCEn mars, l’Organisation mondiale du commerce (OMC) a rendu un arrêt final déclarant que les subventions versées aux planteurs de coton aux Etats-Unis constituaient une violation des règles du commerce international et déprimaient les cours mondiaux.
C’est la première fois que l’OMC remet en question les subventions agricoles d’un pays …
qui versent actuellement des subventions agricoles estimées à 300 milliards de dollars par an.

Aux termes de l’Accord de l’OMC sur l’agriculture de 1995, les pays ne peuvent accroître leurs subventions agricoles au-delà du montant versé en 1992. Le Brésil a soutenu que les Etats-Unis ont violé cette disposition, ce qui a coûté à ce pays d’Amérique du Sud 600 millions de dollars de manque à gagner. Si les Etats-Unis ne se conforment pas à l’arrêt de l’OMC, le Brésil pourra prendre des sanctions commerciales à leur encontre.

Cet arrêt est aussi une victoire pour les pays africains producteurs de coton qui accusent depuis longtemps les subventions du Nord de détruire les moyens de subsistance de millions de paysans par une concurrence déloyale. De nombreux pays en développement ont exigé une élimination totale des subventions agricoles pendant les négociations du « cycle de Doha » en cours. Les producteurs de coton du Bénin, du Burkina Faso, du Tchad et du Mali se sont félicités de cet arrêt et ont exhorté les Etats-Unis à appliquer la décision rapidement. Cet arrêt « confirme que les subventions ne sont pas équitables et qu’elles doivent être progressivement éliminées à très, très brève échéance, » dit Samuel Amehou, ambassadeur du Bénin à l’OMC.
Source : Afrique Renouveau (publié par l’ONU)