Construire l’opposition entre roman national et esprit critique.

Après les déclarations un peu exagérées de François Fillon, Libération utilise l’historien de gauche Nicolas Offenstadt pour dénoncer non seulement un roman national, mais le récit national lui même, opposé à l’idée de « se méfier d’un récit donné par des injonctions politiques et qu’il y a plusieurs façons de raconter l’Histoire. Parce que forcément il faut sélectionner les faits qui constituent l’Histoire. »

La ministre Najat Vallaud Belkacem, elle aussi dénonce devant des militants socialistes le retour d’une « rééducation générale » formant « petits bonhommes dociles en uniforme récitant le catéchisme d’une France immémorielle et idéalisée »

Lire ici la suite de la partie de son discours concernant l’école. 

Comme si l’important n’était pas de préparer une jeunesse autonome, éclairée, cultivée, mais de petits bonhommes dociles en uniforme récitant le catéchisme d’une France immémorielle et idéalisée. Mais qui peut croire à ces fables ! Nous, nous refusons cette dérive. Le rôle d’école, s’il faut encore l’expliquer ; et bien c’est d’abord de faire réussir les élèves, de donner la possibilité réelle à chacun d’entre eux d’être libre, c’est-à-dire de choisir son destin. Cela suppose de réinvestir sur les savoirs fondamentaux en reprenant l’ensemble des programmes, nous l’avons fait. [renforcement de l’éducation prioritaire] Cela suppose également de former des citoyens, car dans ce monde, nous avons besoin de citoyens, alors nous avons redonné à la formation de ces citoyens la place qu’elle n’aurait jamais du perdre à l’école. C’est le sens de l’enseignement moral et civique, de la pédagogie de la laïcité, de l’éducation aux médias et à l’information. Alors, de grâce, pas de leçons. Pas de leçons de cette droite qui jusqu’à peu encore glorifiait les mérités du curé supérieur à ceux de l’instituteur pour transmettre les valeurs aux élèves. [Applaudissements] … qui veut [trier] les élèves dès l’âge de dix ans, qui phantasme à longueur de meetings sur un âge d’or scolaire qui n’a jamais, je le dis bien jamais existé. Mes camarades, refusons ces vieilles lunes chimériques, incantatoires, qui sont à des années lumière des véritables enjeux d’une politique éducative du XXIe siècle. Soyons fiers … des moyens. Nous n’avons rien cédé de l’exigence, encore faut il la faire vivre, et c’est ce que nous faisons.

Non la terre ne va pas se fendre en deux pour la rentrée des classes, la civilisation ne va pas s’effondrer et les barbares ne vont pas raser Rome.

Soyons sérieux sur l’école.

Oui, l’école ira mieux en 2017 qu’en 2012.

Oui, Oui, Oui, de tout cela nous pouvons clairement être fiers.

La gauche n’a pas failli sur l’essentiel.