Débuts de la guerre froide


Churchill : d’un projet d’influences partagées en Europe orientale à la dénonciation du « rideau de fer »
Le 10 octobre 1944, à Moscou, Churchill et Staline scellent en tête-à-tête le sort des pays balkaniques après la chute du IIIe Reich allemand.Aussi griffonne-t-il sur un papier :1) Roumanie : Russie 90%, les autres 10%,2) Grèce : Grande-Bretagne (en accord avec les États-Unis) 90%, Russie 10%,3) Yougoslavie : 50/50%,4) Hongrie : 50/50%,6) Bulgarie : Russie 75%, les autres 25%. Source … Le brouillon de l’accord.

Dès le 12 mai 1945, un mois après la mort du président américain Franklin Roosevelt et quelques jours après la capitulation de l’Allemagne, Winston Churchill écrit à son successeur à
la Maison Blanche, l’ancien vice-président Harry Truman : «un rideau de fer est tombé sur le front russe». Le 5 mars 1946 à Fulton, en présence du président Truman, … Il s’exclame : «De Stettin sur
la Baltique à Trieste sur l’Adriatique, un rideau de fer s’est abattu sur le continent (…). Quelles que soient les conclusions que l’on tire de ces faits, ce n’est certainement pas là l’Europe libérée pour laquelle nous avons combattu ; et ce n’est pas non plus celle qui porte en elle les ferments d’une paix durable»
. Source

Les États-Unis après la guerre.
Je dois dire qu’en cette fin de l’été on était, dès le premier contact avec les États-Unis, saisi par l’impression qu’une activité dévorante et un intense optimisme emportaient toutes les catégories. Parmi les belligérants, ce pays était le seul intact. Son économie, bâtie sur des ressources en apparence limitées, se hâtait de sortir du régime du temps de guerre pour produire des quantités énormes de biens de consommation. L’avidité de la clientèle et, au-dehors, les besoins de l’univers ravagé garantissaient aux entreprises les plus vastes débouchés, aux travailleurs le plein emploi. Ainsi, les États-Unis se sentaient assurés d’être longtemps les plus prospères. Et puis, ils étaient les plus forts ! Quelques jours avant ma visite à Washington, les bombes atomiques avaient réduit le Japon à la capitulation.
Charles de GAULLE, Mémoires de guerre, tome III, éditions PIon, 1954