Correspondance historique, le travail de nuit des femmes et des hommes.

Sephora (et Monoprix) condamné, la chaîne parfumeries ne pourra plus faire travailler ses vendeurs et vendeuses plus tard que d’autres boutiques. Pendant ce temps là, la Boutique PSG, Celio, Courir, Gap, HetM, Morgan, Naf Naf, Promod, et United colors of Benetton continuent à ouvrir illégalement après 21 heures sur les Champs Elysées.

Cette affaire fait partie d’un vieux débat. Les partisans du libéralisme plaident pour l’ouverture pour que chacun puisse travailler plus pour gagner plus s’il le souhaite … ou si le marché de l’emploi et la peur du chômage l’y obligent. Ils se situent dans l’héritage de la Loi le Chapelier votée en 1791 (critiquée ici par l’institut d’histoire sociale de la CGT).
Les partisans de la régulation sociale par la loi souhaitent au contraire qu’une limite soit fixée et s’impose à tous pour qu’une entreprise ne puisse pas être avantagée par rapport aux autres en respectant pas la limite fixée. Ils peuvent se trouver parmi des socialistes, des chrétiens sociaux ou des partisans de la libre entreprise.

L’histoire du travail de nuit est le résultat du bras de fer entre ces deux tendances. Interdit en , en partie à la demande du député Albert de Mun, il a été réintroduit progressivement à l’aide de la méthode du pied dans la porte. Une exception, un coin placé dans la fissure et ensuite l’exception s’élargit et l’interdiction tombe. La droite vote la loi Séguin en 1987, qui autorise des exceptions, et les socialistes votent une loi autorisant le travail de nuit pour les hommes comme pour les femmes, au nom de l’égalité et pour répondre à une décision de la cour de justice de la communauté européenne (source).