Correspondance historique : Déclarations de patrimoine, Comment Périclès enseigne l’art de ne pas paraître riche.

Déclarer son patrimoine est à la mode, Le gouvernement l’impose à ses ministres et l’UMP se déchire pour savoir s’il faut le faire aussi. C’est une forme de moralisation comme une autre.  Enfin on va sa voir lesquels de nos ministres sont riches.
On saura enfin qui a un combi Wolkswagen hors d’age, trois vélos ou une belle voiture.

Hier comme aujourd’hui les élus d’une démocratie cherchent souvent à donner l’impression qu’ils sont « comme tout le monde », vivent modestement et ne se soucient que du bien public.

Ils suivent sans le savoir les leçons de communication politique du d’un de leurs grands ancêtres du Ve siècle av. J.-C. : Périclès.
Selon Plutarque, « Périclès avait, pour le peuple, une extrême répugnance dans sa jeunesse. … Riche, issu d’une grande maison, et lié avec des personnages puissants dans l’État, Périclès craignait de se voir bannir par l’ostracisme : il ne se mêlait donc point de politique …

Quand Périclès commença à toucher aux affaires. Il se dévoua au parti du peuple, préférant, à l’aristocratie faible en nombre, la multitude pauvre, mais nombreuse. …

Dès ce moment, il embrassa une manière de vivre toute nouvelle. On ne le voyait plus passer dans les rues de la ville, que pour se rendre aux assemblées du peuple ou au sénat ; et il renonça aux banquets, aux sociétés, aux causeries. Tant qu’il fut à la tête des affaires, et il y demeura longtemps, il n’alla souper chez aucun de ses amis : un jour seulement, il assista au festin de noces d’Euryptolème, son cousin ; et encore se leva-t-il de table, aussitôt après les libations ».
Image : Le PointLouvre/Insecula