Vincent Badré pour une fois d’accord avec Laurence de Cock

Je suis d’accord avec elle sur un point, il est bon de faire découvrir les civilisations non européennes. Il faut cependant le faire sans anachronisme et sans les ramener à nos propres idées et aux valeurs d’aujourd’hui en exagérant la tolérance musulmane ou en plaquant notre notion de l’Etat sur les royaumes africains.
Sur ce sujet, j’ai toutefois une inquiétude. Sur France 2 Laurence de Cock affirme qu’on « est dans un monde globalisé, il faut l’accepter. » Se ferait elle l’apôtre du renoncement, de l’acceptation du réel et de la fatalité d’une globalisation qui écrase les peuples et uniformise les cultures ?
Elle critique aussi le « Protectionnisme historique ». Sa condamnation des frontières et des œillères s’étend elle aussi aux frontières douanières ? C’est suspect. Sa critique du protectionnisme s’étend elle à l’économie ? Laurence de Cock rejoindrait-elle les partisans de la vague bleue du néolibéralisme le plus débridé ? C’est inquiétant et presque nauséabond.

20 heures de TF1 Enseignement de l’histoire, royaumes africains et Monomotapa dans « l’histoire fabriquée ? »


Dans ce reportage, Laurent Wirth qui a présidé le groupe d’experts chargé d’élaborer les programmes défend « ce qui fâche » : avoir osé « accorder une place à une civilisation africaine précoloniale » en faisant le choix d’enseigner les royaumes africains du Moyen Age pendant 10% du temps de l’année de 5e.

Le livre « L’histoire fabriquée ? » ne critique pas la bonne idée d’enseigner un peu d’histoire de civilisations extra européennes, mais la manière dont cet enseignement est mis en œuvre.Le programme de 5e a l’avantage de ne pas réduire l’histoire de l’esclavage à la seule traite des noirs par les européens. Il montre en effet des royaumes musulmans vendant des esclaves noirs aux arabes. Ce programme a cependant le défaut d’oublier les royaumes chrétiens de Nubie et d’Ethiopie qui existaient aussi au Moyen Age.Mosquée Tombouctou Dans les manuels, la présentation qui est faite des royaumes africains reste européo-centrée. On y cherche ce qui ressemble à l’Europe, des Etats et des monuments. La la manière africaine de raconter l’histoire et les particularités des cultures africaines y sont rarement abordées. (Histoire fabriquée ? pp68-69)
Images, Négriers en terre d’IslamBlog de Tombouctou.